Lorsque j’étais petite, nous allions passer des vacances à St-Joseph-de-la-Rive dans la magnifique région de Charlevoix, tous les étés. Le chalet que nous habitions était juste à côté de la plage.
Nous occupions notre temps à nous baigner dans l’eau trop froide, celle qui rendait nos orteils et nos lèvres bleus. On rentrait, les maillots remplis de tellement de sable que nous pouvions recréer la plage dans le bain et poursuivre nos constructions de châteaux. Ou encore, nous faisions des tours de traversier (en se gavant de barres Mars des machines distributrices) et surtout, nous admirions les bijoux que la vendeuse offrait sur son étal, juste à côté de la plage.
Oh! combien j’ai rêvé être cette vendeuse de bijoux.
Oh! combien je rêve encore de l’être.
Je pouvais passer des heures durant, chaque jour, à aller m’enflammer le cœur en dévisageant le contenu de son présentoir. Des bijoux en argent, surtout des bagues et quelques pierres montées sur bélières. Des bijoux, tels des trésors vénérés par la petite fille que j’étais.
J’ai encore en ma possession les bagues que ma maman m’a offertes lors de ces merveilleux étés. Ils sont bien à l’abri dans mon coffre à bijoux (lire ici coffre aux trésors).
Un jour, avec mes propres sous (probablement ramassés à force de vente de limonades), je me suis acheté le plus flamboyant des cristaux. Celui qui détenait sans aucun doute, les plus éblouissants des pouvoirs magiques. Celui qui rendrait jaloux tous ceux qui le contemplerait, suspendu à mon cou. Ce sentiment de fierté que de me pavaner avec lui au coup était démesuré. Je n’existais plus. Il prenait toute la place.
Un matin de marée basse, je suis partie m’aventurer, telle une exploratrice avec son amulette au cou, pour aller chercher de la glaise pour fabriquer une sculpture. J’avançais péniblement, à grands coups de pieds succionnés par la boue, les crevettes me passant entre les orteils et tout à coup! PLOUP!
Le plus précieux des colliers du monde s’était retrouvé à l’eau. Dans les confins de l’océan. Vite vite, j’ai creusé, j’ai creusé…Le lendemain et le surlendemain aussi…Mon collier faisait maintenant partie, avec les autres bijoux perdus, des trésors de pirates que la mer garde secrètement cachés.La période des vacances c’est prendre le temps. C’est accumuler aventures et mésaventures pour en faire des moments mémorables.La période des vacances c’est profiter des petits moments qui en deviennent de grands.
La période des vacances c’est comme s’offrir un bijou. C’est se faire plaisir. C’est marquer le temps en se récompensant.
C’est se créer des souvenirs. Encore aujourd’hui à marée basse, je scrute le fond marin. Je m’amuse à imaginer retrouver mon collier, comme on gagne à la loterie…